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Le magazine de référence du marché de l’art

ETAPE 2 : analyser l'environnement de l'oeuvre

Une fois la première étape franchie, vous connaissez mieux l’œuvre à acquérir ou à estimer. Cette analyse n’est pas suffisante, elle doit être corroborée par d’autres éléments extrinsèques à l’oeuvre.

  • L’auteur de l’œuvre


Bien évidemment, un petit dessin d’un artiste de grande renommée vaut toujours plus qu’un grand format d’un débutant. Même si depuis ces vingt dernières années certains jeunes artistes dits « red chips » voient leur côte atteindre des sommets très rapidement.

  • Sa maturité sur le marché
    • L’artiste émergeant (moins de 5 ans de carrière).
    • L’artiste en milieu de carrière et confirmé
    • L’artiste en fin de carrière
    • L’artiste défunt 


Vous vous intéresserez également, à sa formation, aux prix obtenus, à sa nationalité, à son pays de résidence, dans quel contexte historique et géopolitique s’inscrit il ?

Vous étudierez le mouvement artistique ou école auxquels il appartient le cas échéant. Certains mouvements artistiques sont très importants au niveau de l’histoire de l’art : impressionniste, cubistes, fauvisme, expressionnisme etc….C’est la raison, entre autres, pour laquelle certaines œuvres appartenant à telle période de la carrière de l’artiste sont plus recherchées que d’autres.

Certaines dates anniversaire vont également attirer l’attention sur certains mouvements. Par exemple le surréalisme fêtera ces 100 ans en 2024, provoquant engouement certain pour les artistes appartenant à ce mouvement et donc une augmentation de leur valeur.

Si l’artiste est décédé, il est utile de savoir comment se passe sa succession : y a-t-il des conflits entre héritiers par exemple susceptibles de freiner certaines opérations et mise sur le marché d’œuvres.

  • Le nombre d’expositions personnelles ou collectives et surtout les lieux d’exposition :


Lorsque l’artiste est exposé dans des fondations privées, des musées, des biennales, des foires entre autres, cela signifie que les professionnels et les collectionneurs lui portent un intérêt. Mais plus ces lieux d’exposition sont géographiquement étendus (international plutôt que dans la ville de résidence de l’artiste), plus la côte de cet artiste augmente.

  • Le nombre de ventes aux enchères

Si les œuvres de l’artiste sont déjà vendues sur le second marché, cela donne un aperçu de sa cote sur une période donnée. Cela permet de voir l’engouement des enchérisseurs, si sa cote monte ou au contraire baisse.

  • La provenance


Connaître la provenance de l’œuvre est indispensable. Elle vise à fournir son historique et ainsi authentifier son originalité, établir sa propriété et sa légalité. Elle permet de confirmer qu’il ne s’agit pas d’une contrefaçon, d’une œuvre volée, pillée ou exportée illégalement.

Le marché de l’art est en effet malheureusement une cible de ces malversations.

Par exemple la Picasso Authentification, demande la provenance de l’œuvre avant d’émettre le moindre certificat d’authenticité.

Claude Picasso est catégorique sur ce point « celui qui authentifie ne peut pas se contenter de regarder le caractère authentique de l’œuvre, il doit aussi vérifier la provenance. Si on ne la sécurise pas, on peut être transformé en complice de blanchiment d’œuvres d’art volées.»

Si la provenance sort de l’ordinaire, cela peut conférer une valeur supplémentaire à l’œuvre.

Par exemple lorsque l’œuvre a appartenu à un grand collectionneur. Il en va de même si elle est restée très longtemps dans une collection privée.

A ce titre il est judicieux de jeter un œil sur les ventes aux enchères lorsque s de grands collectionneurs mettent en vente leur collection.

Une œuvre qui est référencée dans le catalogue raisonné de l’artiste permet de sécuriser, voire d’augmenter la valeur de l’œuvre sur le marché de l’art.

  • La réputation de la galerie d’art qui présente l’artiste.


La réputation d’un marchand d’art influence significativement la valeur d’un artiste et de son travail.

Certaines galeries sont tellement influentes qu’elles sélectionnent les acheteurs auxquels elles vendent leurs artistes.

Les galeries protègent leurs artistes, notamment en dissuadant leurs acheteurs de faire de l’achat revente immédiate ( c’est-à-dire dans les 5 à 10 ans suivant l’achat) sur le marché secondaire, pratique qu’on appelle “flipping » en anglais et qui a un effet négatif sur la valeur d’un artiste.

Cette pratique est très mal vue, car le flipping entraine une flambée artificielle des prix et les collectionneurs sont soucieux de ménager de bonnes relations avec les galeries qui restent une source d’information privilégiée de par leur connaissance du marché, des tendances….il est donc important de maintenir une confiance réciproque et de visiter régulièrement leur sélection.

Ils savent qu’en faisant ainsi leur galerie ne leur vendront plus.  Les ventes aux enchères n’imposent pas de telles restrictions aux acheteurs. Si vous êtes le plus offrant, vous remportez l’œuvre, quelle que soit votre réputation dans le monde de l’art.

Vous pouvez également leur demander leur avis sur tel artiste ou telle œuvre que vous affectionnez