Qui est Béatrice de Rothschild ?
Béatrice de Rotschild (1864 – 1934) est la fille du baron Alphonse de Rothschild collectionneur d’art ancien et important donateur des musées français et Leonora von Rothschild (1837-1911).
À 19 ans, elle épouse le banquier français Maurice Ephrussi. Le couple est passionné d’architecture, de nature et d’art et collectionne de somptueuses demeures et objets rares.
Pourtant ils séparent en 1904.
De par son parcours, son goût pour le xviiie siècle français ou l’exotisme, elle s’inscrit dans la lignée des grands collectionneurs d’art de l’époque : Henri Cernuschi, Édouard André et Nelly Jacquemart, Wallace, Moïse de Camondo, Henry Frick, Edmond de Rothschild, ou encore Ferdinand de Rothschild à Waddesdon Manor.
Elle meurt à Davos (Suisse), le 7 avril 1934, à l’âge de 69 ans, d’une tuberculose pulmonaire.
Par testament et en l’absence de descendance, elle lègue la villa à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France avec la totalité de sa très importante collection d’objets d’art de plus de 5 300 pièces réparties dans ses diverses résidences afin de créer un musée qui garderait « l’aspect d’un salon » au même titre que musées Nissim-de-Camondo ou Jacquemart-André.
Depuis 1991, la gestion et la mise en valeur de la Villa et des jardins a été confiée par l’Institut de France à la société Culturespaces.
La construction de la villa
Béatrice découvre le Cap Ferrat en 1905. A cette époque la Côte d’Azur est le lieu de villégiature de la haute société.
Elle acquiert sept hectares de terrain aride et rocheux, pour y construire une immense demeure.
La demeure sera construite en cinq ans (1907-1912). Elle rappelle les grandes maisons de la Renaissance italienne.
Béatricefait aménager cette demeure en une suite de salons, galeries, cabinets, chambres et boudoirs.
Chaque pièce est imprégnée de meubles et d’œuvres d’art exceptionnelles
Et chaque détail est choisi avec soin par la baronne que ce soit dans le choix de la décoration des murs que du mobilier, de la vaisselle etc : seules les plus beaux éléments prennent place dans la villa.
C’est l’architecte Jacques Marcel Auburtin (1872-1926), prix de Rome, qui réalise les plans.
La Villa est aussi appelé « Île-de-France » car la forme du jardin principal est en forme de pont de navire. Béatrice adorait voyager et pouvait ainsi voir la mer de chaque côté, comme si elle était à bord du vapeur « Ile de France » de la société générale des transports maritimes (S.G.T.M.).
9 magnifiques jardins
La villa est entourée de 9 magnifiques jardins sur 7 hectares. Les principaux sont :
Le jardin « à la française », visible depuis les salons, occupe la partie centrale des jardins. Il est composé d’une pièce d’eau centrale et est entouré de bassins latéraux et de plantations disposées symétriquement. Les bassins sont agrémentés de jacinthes d’eau. Il est dominé par un temple de l’Amour et une cascade à degrés.
Pour rester dans la démesure et l’extravagance de la baronne, la conception des jardins est élaborée via ses employés dissimulés dans des pyramides de carton vert représentant les cypres ou manipulant des bandes de tissus argent, gris ou vert pour figurer les pièces d’eau, les allées et les plates-bandes.
Le jardin espagnol est composé d’une grotte fraîche, d’une pergola et d’un canal empli de plantes aquatiques, philodendrons, papyrus et bordé de strelitzia, grenadiers et de daturas.
le jardin lapidaire met en scène, à l’ombre d’un camphrier et d’un cannelier de Californie, des bas-reliefs et gargouilles provenant d’édifices civils ou religieux. Azalées, camélias japonica, rhododendrons, fuchsias, hydrangeas anabelle et solandra fleurissent de février à avril.
Le jardin japonais, restauré au printemps 2003, comprend son jardin sec bordé d’ophiopogons verts et noirs, d’azalées, de cycas revoluta et de gardénias. Alentour la cascade se déversant dans un bassin peuplé de carpes koï est entourée de différentes variétés d’acer palmatum.
La roseraie, située à l’extrémité du jardin, pousse au pied d’un petit temple de forme hexagonale avec ses roses Baronne E. de Rothschild, Princesse de Monaco, Dynastie de Mepitac et ses rosiers grimpants Pierre de Ronsard.
Le zoo, aujourd’hui disparu, abritait une volière où séjournaient des d’oiseaux dont des perruches.
Finalement, malgré tous ces travaux, et le temps passé à choisir les moindres détails de cette demeure, Béatrice n’y séjournera au final que quelques semaines au total.
Pour l’anecdote, elle organisera le mariage de ses deux chiens et invitera pour l’occasion les plus hautes personnalités.
Ce joyaux est ouvert au public, on peut y déjeuner, prendre le thé et des pic niques y sont même organisés à l’occasion de soirées sur fond de musique de danse et de lumières.
N’hésitez pas à flâner dans ce lieu de rêve qui vous transportera sans nul doute à une autre époque.
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